Skip to main content

Le « Sommet sur la cuisine propre en Afrique » avec plus de 1000 participants, 100 pays, ONG, organisations privées et publiques, s’est tenu le 14 mai 2024 à l’UNESCO à Paris. L’objectif de la conférence était d’aider à éradiquer les effets nocifs de la cuisine non propre sur la santé, l’environnement, l’économie et la société, en mettant l’accent sur le continent africain.

« L’accès à une cuisine propre est plus qu’une simple question de cuisine, c’est une question de dignité humaine, de justice et d’équité pour les femmes. C’est plus que l’allumage des fourneaux. Il s’agit de la vie elle-même ». C’est en ces termes qu’Akinwumi A. Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement, a prononcé son discours d’ouverture au « Sommet sur la cuisson propre en Afrique » de l’AIE (Agence internationale de l’énergie).

IEA Summit in ParisCo-chairs and opening speakers of the Summit (Source: IAE)

L’AIE a récemment invité une masse critique de dirigeants mondiaux à la conférence qui s’est tenue le 14 mai 2024 au siège de l’UNESCO à Paris. Le Sommet a rassemblé plus de 1000 délégués de gouvernements, du secteur privé, de partenaires de développement, d’organisations internationales et de fondations caritatives. Il s’agit du plus grand rassemblement jamais organisé sur le thème de la cuisine propre, avec la participation de 55 pays et des déclarations claires de 4 chefs de gouvernement et 23 ministres.

Les participants au sommet de l’AIE ont annoncé des engagements financiers d’un montant total de 2,2 milliards d’USD pour développer l’accès à la cuisson propre en Afrique.  Pour citer le rapport de l’AIE sur les engagements les plus notables pris lors de la réunion :

  • La Banque africaine de développement s’engage à consacrer 2 milliards d’USD à la cuisson propre au cours des dix prochaines années, comme l’a annoncé le président Akinwumi Adesina (coprésident du sommet) ;
  • La Norvège s’est engagée à verser environ 50 millions d’USD par l’intermédiaire du Premier ministre Jonas Gahr Støre (coprésident du sommet) ;
  • La présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan (coprésidente du sommet), s’est engagée à continuer de soutenir l’élaboration de politiques visant à garantir que 80 % des Tanzaniens utiliseront des méthodes de cuisson propres d’ici à 2030 ;
  • Le vice-président de la Commission européenne, Maroš Šefčovič, a promis 431 millions USD pour les activités de cuisson propre et a annoncé le lancement d’une initiative régionale de cuisson propre pour l’Afrique de l’Ouest.
Clean Cooking in AfricaSustainable Energy for All CEO Damilola Ogunbiyi © Global LPG Partnership
Clean Cooking in AfricaThe Summit Co-Chairs: IEA Executive Secretary Fatih Birol, Tanzanian President Samia Hassan, Norwegian Prime Minister Jonas Støre, African Development Bank President Akinwumi Adesina © Global LPG Partnership

Cependant, l’AIE a déclaré que 4 milliards de dollars d’investissements annuels seraient nécessaires pour permettre à la majorité des Africains d’accéder à la cuisson propre d’ici 2030.  Le sommet a examiné l’ensemble des solutions de cuisson propre, mais les dirigeants africains ont particulièrement insisté sur la nécessité d’augmenter à grande échelle l’utilisation du GPL (gaz de pétrole liquéfié).

Clean Cooking in AfricaWomen cooking © Freepick
Clean Cooking in AfricaCooking © Freepick

Bien qu’il s’agisse d’un combustible fossile, le GPL est un combustible propre auquel l’Organisation mondiale de la santé accorde la priorité. Le GPL génère environ 81 % de CO₂ en moins que le charbon et environ 20 % de CO₂ en moins que le mazout par unité d’énergie produite. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une source d’énergie durable, il peut jouer un rôle dans la réduction des émissions et de la pollution atmosphérique, en particulier dans les régions où l’accès à des solutions plus propres est actuellement limité.

Les principales entreprises de l’industrie du GPL étaient présentes à la conférence, notamment TotalEnergies, Africa50, Shell, Equinor, ENI, Vitol, Petredec et Sahara Group.  Elles ont annoncé d’importants investissements dans les infrastructures de cuisson propre, notamment dans les terminaux d’importation de GPL, les navires transportant du GPL et les fourneaux de cuisson propre. Les terminaux de GPL devront répondre aux normes des bailleurs de fonds internationaux et des gouvernements nationaux en matière d’impact environnemental acceptable ; il en sera de même pour un nouveau terminal de fret transportant des panneaux solaires, des générateurs électriques, des unités de biogaz et d’autres produits à « énergie propre ».

D’autres efforts ont également été annoncés comme étant en cours, notamment l’annonce conjointe par l’Association des raffineurs et distributeurs africains (« ARDA ») et le Partenariat mondial pour le GPL (« GLPGP ») de leur collaboration pour lever un fonds d’infrastructure pour le GPL d’un montant de 1 milliard d’USD.

Des progrès ont été réalisés dans des pays tels que l’Inde, l’Indonésie et le Brésil au cours des dernières décennies, qui ont tous mis en œuvre le GPL en tant que solution principale à l’échelle nationale. Toutefois, en Afrique subsaharienne en particulier, les campagnes en faveur de la cuisson propre n’ont pas suivi le rythme de la croissance démographique. On estime que 600 000 personnes meurent chaque année sur le continent africain des conséquences environnementales et sanitaires d’une cuisson non hygiénique.

Lors du sommet, plus de 100 pays, ONG, entreprises et organisations publiques ont approuvé la déclaration sur la cuisson propre (The Clean Cooking Declaration), s’engageant à faire de la cuisson propre et de son accès universel une priorité.

Photo : Une femme cuisine devant un foyer   © IEA.org
Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner